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ODD 6 : Eau propre et assainissement

À travers ses activités de recherche, de formation et d'innovation, IMT Mines Alès contribue à la réalisation de l'ODD 6

RAPPORT 2023

Notre établissement, fortement ancré dans son territoire, s’engage à garantir un accès universel à de l’eau potable et à l’assainissement, d’améliorer la qualité de l’eau et réduire les pollutions, notamment par une utilisation efficiente des différents usages de l’eau.

IMT Mines Alès œuvre pour la protection de l’or de demain

IMT Mines Alès, située en piémont cévenol, un territoire marqué par une forte variabilité hydrologique, a toujours été particulièrement sensible aux enjeux liés à l'eau. En 2023, ces enjeux se sont intensifiés au niveau mondial, avec des épisodes de sécheresse de plus en plus fréquents et sévères, couplés à des événements météorologiques extrêmes. Notre établissement s'est ainsi positionné comme un acteur majeur de la recherche, de l'enseignement et de l’innovation dans ce domaine. Les travaux menés au sein de nos laboratoires portent sur une large gamme de thématiques, allant de la gestion quantitative de l'eau à la qualité de l'eau. Les impacts du changement climatique constituent un axe de recherche prioritaire.
Nos collaborations internationales nous permettent de développer des solutions adaptées aux contextes locaux, en particulier dans les régions les plus vulnérables. Les Objectifs de Développement Durable des Nations Unies, notamment ceux liés à l'eau et à l'assainissement, guident nos actions et nos projets de recherche. Au-delà de la recherche, nous intégrons ces enjeux dans nos formations. Nos élèves sont sensibilisés à l'importance de l'eau comme ressource essentielle et aux défis liés à sa gestion durable. Nous les formons à développer des compétences techniques et des approches innovantes pour relever ces défis, en lien étroit avec les acteurs du territoire et les entreprises du secteur. En 2023, l'IMT Mines Alès s'affirme plus que jamais comme un acteur de référence dans le domaine de l'eau, en contribuant à la recherche de solutions durables pour faire face aux défis actuels et futurs.

A.    Formation
Face aux défis d'un climat changeant, l'eau est devenue une ressource stratégique. À IMT Mines Alès, nous formons les ingénieurs de demain à relever ces défis.
La raréfaction de l'eau, les événements météorologiques extrêmes et la dégradation de la qualité des ressources en eau sont des enjeux majeurs du 21ème siècle. C'est pourquoi nous avons intégré la gestion de l'eau au cœur de nos formations dès le tronc commun.
Nos étudiants acquièrent ainsi les fondamentaux nécessaires pour comprendre les enjeux liés à l'eau, à l'échelle locale comme globale. Ils développent des compétences en hydrologie, en hydraulique, en traitement de l'eau et en gestion des ressources naturelles.
Pour ceux qui souhaitent approfondir leurs connaissances, des spécialisations dédiées leur permettent d'acquérir une expertise pointue dans des domaines tels que :

  • L'hydrologie et la gestion quantitative de l'eau : modélisation des systèmes hydrologiques, gestion des risques d'inondation, optimisation de l'utilisation de l'eau ;
  • La qualité de l'eau et les traitements : élimination des polluants, réhabilitation des milieux aquatiques, conception de systèmes de traitement ;
  • L'eau et l'énergie : production d'hydroélectricité, valorisation des bio-ressources.

Ainsi, en formant des ingénieurs capables de concevoir des solutions innovantes et durables pour la gestion de l'eau, l'IMT Mines Alès contribue à un avenir où cette ressource essentielle sera préservée pour les générations futures.

A.1. Gestion durable de l’eau dans les formations d’ingénieur : tronc commun

La thématique de l’eau potable et assainissement est abordée dès le tronc commun, à travers une unité d’enseignement élective, appelée « EAU » (40 heures, pour 4 ECTS). Au choix, elle permet aux élèves d’appréhender les différentes facettes de la matière première « eau » et de ses problématiques de distribution : matière première pour les besoins humains élémentaire, matière première pour développement ou encore pour l'industrie. Sous la responsabilité pédagogique d’Anne JOHANNET (CREER, IMT Mines Alès) l'originalité de l'enseignement consiste en une présentation intégrée des tenants, tant géologiques qu’hydrogéologiques, et des aboutissants méthodologiques (modélisation systémique et statistiques) afin de conférer aux étudiants des outils originaux leur permettant de saisir de manière perspicace les enjeux à venir et certaines méthodes spécifiques s'y rattachant. De plus, dans le cadre de la préparation à l’entrée dans les départements technologiques, un module d’approfondissement (20 heures) intitulé « introduction à l’évaluation environnementale » donne aux élèves des notions d’Analyse de Cycle de Vie (ACV), d’Empreinte Ecologique et d’Empreinte Eau.

A.2. Gestion durable de l’eau dans les formations d’ingénieur : départements d’enseignement et filières de spécialisation

Un Département Environnement, Energie, Risques (2ER) : « Assurer le développement et la qualité de vie des générations futures tout en protégeant notre planète » est dédié à la problématique environnementale dont une partie plus spécifique autour des enjeux de l’eau.
Dès leur entrée en département, nos élèves sont confrontés à un projet concret : l'implantation d'une unité de production industrielle. Ce projet, d'une durée de 82 heures, les plonge au cœur des enjeux environnementaux liés à l'industrie, avec un focus particulier sur la gestion de l'eau. En parallèle, des cours théoriques viennent compléter cette expérience pratique :

  • Industrie et territoires (57 heures) : Ce cours permet aux élèves de comprendre les interactions entre l'industrie et son environnement, en abordant des notions telles que l'aménagement du territoire, les politiques industrielles et les enjeux de durabilité ;
  • Environnement, énergie et risques (43 heures) : Ce cours couvre une large palette de thématiques, allant des risques naturels et industriels aux études d'impact, en passant par le fonctionnement des écosystèmes et la biodiversité, un accent particulier est mis sur l'étude des cycles de l'eau, des pollutions et des traitements.

Enfin, un module intitulé « Gestion de la qualité des eaux » a pour objectif de permettre la prise de conscience des besoins de préservation des ressources notamment la ressource en eau, la nécessite d’être conscient de l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement, ainsi que la nécessité d’assurer une gestion durable des ressources en eau. La notion de « gestion intégrée de la ressource en eau » est abordée. À l'issue de cette formation, nos élèves sont capables de prendre en compte les enjeux environnementaux dès la conception d'un projet industriel, garantissant ainsi une meilleure intégration de l'industrie dans son environnement.

Dans le département Ingénierie du Sous-sol et exploitation des Ressources Minérales (ISERM), les élèves sont formés aux enjeux liés à l'exploitation des ressources naturelles, tout en étant sensibilisés à la préservation de l'environnement. À travers un projet tutoré de 170 heures (Projet RTCE), ils apprennent à concevoir et à gérer des sites d'exploitation (mines, carrières) en minimisant leurs impacts sur les ressources en eau. Les cours d'hydrogéologie, de réglementation ICPE et d'études d'impact leur fournissent les outils nécessaires pour mener à bien ces projets, en respectant les normes environnementales en vigueur. En Génie Civil Bâtiment Durable (GCBD), les élèves de l'option infrastructures et grands ouvrages acquièrent les compétences nécessaires pour concevoir et réaliser des ouvrages hydrauliques majeurs (barrages, digues). Ils apprennent à maîtriser les enjeux liés à la gestion de l'eau, tels que la prévention des inondations, l'alimentation en eau potable et la production d'énergie hydroélectrique. Cette formation leur permet de contribuer à la construction d'infrastructures durables, respectueuses de l'environnement et adaptées aux défis du changement climatique.

A.3. Gestion durable de l’eau dans les masters et les doubles-diplômes

IMT Mines Alès offre à ses étudiants la possibilité d'approfondir leurs connaissances grâce au Double-diplôme Ingénieur d’IMT Mines Alès et Diplôme national de master « Sciences de l’eau » de l’Université de Montpellier. Les parcours proposés, tels que « Hydrologie, Risque, environnement » (HydRE), « Eau, contaminant, Santé » et « H2E-Environnement », offrent une formation scientifique solide et adaptée aux enjeux actuels. Ces parcours permettent aux étudiants de devenir des experts en caractérisation, évaluation et gestion des ressources en eau. Que ce soit pour comprendre le fonctionnement des hydrosystèmes, évaluer les risques liés aux changements climatiques, maîtriser les techniques de traitement de l'eau ou encore étudier les impacts des contaminants sur la santé, ces formations répondent à une large gamme de besoins et ouvrent les portes de nombreux métiers dans le domaine de l'eau et de l'environnement.

A4. Gestion durable de l’eau dans la formation doctorale

IMT Mines Alès est co-accréditée à délivrer le diplôme de doctorat dans 5 écoles doctorales. Il est à noter que l’école doctorale GAIA « Biodiversité, Agriculture, Alimentation, Environnement, Terre, Eau » (ED N°584) inscrit son activité au cœur des enjeux de transition écologique et plus particulièrement de la problématique de l’accès à l’eau. Les projets de recherche des doctorantes et doctorants s’inscrivent dans les thématiques des laboratoires d’IMT Mines Alès, fortement centrées sur les dimensions technologiques et sociétales.

Quelques exemples de sujets de thèse en cours qui traitent des problématiques de l’eau :

  • BRANCATO (ERRERO) Fabienne. Trajectoires cévenoles : étude des dynamiques d’évolution des interactions socio écologiques au sein du haut bassin versant des Gardons du XIXème siècle à nos jours. Encadrement de thèse : Guillaume JUNQUA, Patrick LACHASSAGNE et Juliette CERCEAU. Accéder en ligne : https://www.theses.fr/s253920
  • DOUMBOUYA Ibrahima. Évaluation de l'impact environnemental et social des activités de l'exploitation artisanale de l'or dans la préfecture de Siguiri, République de Guinée : analyse pluridisciplinaire par Télédétection, Système d'Information Géographique (SIG) et approche communautaire. Encadrement de thèse : Marc VINCHES, Ahmed Amara KONATE. Accéder en ligne : https://www.theses.fr/s351725
  • EL KIK Olga. Evaluation d’un traitement biologique par utilisation bioréacteur anaérobie à membrane à boues granulaires de micropolluants organiques dans les eaux de rejets urbains. Encadrement de thèse : François LESTREMAU et Andres SAUVETRE.
  • ERGUY Manon. Apport des Réseaux de Neurones Artificiels dans la prévision du risque de crue karstique sur le site CEA de Cadarache. Direction de thèse : Anne JOHANNET et Séverin PISTRE. Accéder en ligne : https://www.theses.fr/s307885
  • GAUTIER Sarah. Prévision des crues par intelligence artificielle : augmentation de l'horizon de prévision. Encadrement de thèse : Anne JOHANNET et Guillaume ARTIGUE.
  • SADKOU Salma. Level Finder : Prévision des crues par Intelligence artificielle (réseaux de neurones) pour la mise en œuvre de plans d’intervention graduée et la gestion de crise à l’échelle (inter)communale. Encadrement de thèse : Anne JOHANNET, Sophie SAUVAGNARGUES, Séverin PISTRE. Accéder en ligne : https://www.theses.fr/s257582
  • SERRHINI NAJI Ghita. Etude des trajectoires socio-écologiques et historiques de la plaine du Vistre (du XVIIIe siècle à aujourd'hui) pour penser le passé et le futur d'un fleuve côtier méditerranéen, Gard. Encadrement de thèse : Marc VINCHES. Accéder en ligne : https://www.theses.fr/s335169

Citons également quelques thèses soutenues récemment autour de ces mêmes enjeux :

  • FRICARD Antoine. Prendre le pouls des Gardons : une approche de la gestion de l’eau par l’éthique du care. Sous la direction de Guillaume JUNQUA et de Emmanuelle CADOT. Accéder à la thèse : https://www.theses.fr/2022EMAL0009 (novembre 2022).
  • INAN Cagri. Prévision des crues par réseaux de neurones artificiels : évaluation des apports de l’assimilation de données pour les applications aux rivières cévenoles. Sous la direction de Anne JOHANNET, Bedri KURTULUS et de Séverin PISTRE. Accéder en ligne : https://www.theses.fr/s244312 (janvier 2023).

B.    Recherche
 
B.1 Gestion durable de l’eau : l’équipe ERT

Au cœur du Centre de Recherche et Enseignement en Environnement et Risque (CREER), l'équipe de recherche ERT se consacre à une gestion durable de la ressource en eau. Grâce à une approche pluridisciplinaire mêlant chimie, biologie, modélisation statistique et économie circulaire, elle développe des solutions innovantes pour préserver cette ressource essentielle. Intégrée au pôle Aqua-Valley (pôle de compétitive de la filière de l’Eau dans la région Occitanie, sud de la France), l'équipe contribue activement à des événements scientifiques et techniques, et participe aux travaux du groupe de travail dédié à la ressource en eau.


  B.1.1. Centre UNESCO de l’IM2E: ICIREWARD
En tant que tutelle et acteur clé de l'Institut montpelliérain de l'eau et de l'environnement (groupement d’intérêt scientifique regroupant 15 unités de recherche, dont le CREER d’IMT Mines Alès, 400 scientifiques, 150 doctorants, autour des sciences de l’eau et de l’environnement), IMT Mines Alès participe activement à la construction d'un pôle d'excellence international dédié aux sciences de l'eau. L'obtention du label UNESCO-ICIREWARD (pour « International Center for Interdisciplinary Research on Water Systems Dynamics ») par l'Institut montpelliérain de l'eau et de l'environnement vient saluer l'excellence de ses recherches et son engagement en faveur d'une gestion durable de la ressource en eau, en particulier dans les régions vulnérables. À travers son implication dans des initiatives telles que les hackathons Water4Future, IMT Mines Alès favorise l'émergence de solutions innovantes pour répondre aux défis liés à l'eau et contribue ainsi à la réalisation de l'ODD 6.

B1.2. Chaire ELSA-PACT sur l’analyse du cycle de vie et l’évaluation environnementale
IMT Mines Alès est à l'origine de l'une des premières initiatives françaises en matière d’ACV, avec la création du réseau ELSA (pour « Environmental Life cycle and Sustainability Assessment ») en 2008. Les chercheurs d'IMT Mines Alès ont largement contribué à l'évolution de cette méthodologie, en l'appliquant notamment à l'évaluation des impacts environnementaux des territoires et des activités industrielles. IMT Mines Alès a également développé des outils spécifiques pour prendre en compte la ressource en eau dans les ACV, contribuant ainsi à une meilleure compréhension des enjeux liés à la gestion de l'eau. Grâce à la Chaire ELSA-PACT, IMT Mines Alès s'assure que les résultats de ses recherches sont mis au service des entreprises partenaires (comme par exemple BRL, SCP, GRDF, Bonduelle, Suez Environnement et Ecofilae) et des collectivités territoriales locales, favorisant ainsi une transition vers une économie circulaire et plus respectueuse de l'environnement.

B1.3 Collaboration avec le Service Central d’Hydrométéorologie et d’Appui à la Prévision des inondations (SCHAPI) du ministère chargé de l’environnement
Depuis 2006, IMT Mines Alès s'est engagée dans un partenariat étroit avec le Service Central d'Hydrométéorologie et d'Appui à la Prévision des Inondations (SCHAPI). Cette collaboration a permis de développer des outils de prévision innovants, notamment en s'appuyant sur l'intelligence artificielle. Les chercheurs d'IMT Mines Alès ont ainsi contribué à améliorer la précision des prévisions de crues et à renforcer la résilience des territoires face aux événements extrêmes (à travers notamment 7 thèses soutenues). L'implication d'IMT Mines Alès au sein du Conseil D’Orientation et d’appui Scientifique et Technique du Service Central d’Hydrométrologie du SCHAPI témoigne de son expertise reconnue dans le domaine de l'hydrologie et de son rôle moteur dans l'évolution des pratiques de prévision.

B1.4 Zone Atelier du Bassin du Rhône
IMT Mines Alès (CREER) adhère au Groupement d’intérêt scientifique (GIS) Zone Atelier du Bassin du Rhône (ZABR), dépendant de l'institut INEE du CNRS. La ZABR rassemble 24 établissements de recherche, qui abordent par différentes disciplines les interactions entre le milieu fluvial et péri-fluvial rhodanien et les sociétés qui se développent sur le bassin versant. Elle est le support de programmes de recherches pluridisciplinaires destinés à apporter des éléments pour l’aide à la décision publique en matière de gestion durable des cours d’eau et de leurs bassins versants. Au sein de la ZABR, le CREER participe statutairement au Conseil de Direction de la ZABR. De plus, une thèse rédigée par Fabienne ERRERO est en cours, intitulée : « Trajectoires cévenoles : Etude des dynamiques d’évolution des interactions socio écologiques au sein du haut bassin versant des Gardons du XIXème siècle à nos jours. La directrice du CREER, Anne JOHANNET, co-pilote le site Atelier « rivières cévenoles ». IMT Mines Alès est, de plus, un partenaire actif de l'Observatoire Hydrométéorologique Cévennes-Vivarais (Observatoire OHM-CV) qui dépend de l'institut INSU du CNRS. Enfin, elle fait partie du Conseil d'administration du Cluster en géosciences TERINOV et du Centre d’expertise sur le monde souterrain IFREEMIS-UNESCO centre d'expertise du milieu souterrain, basé sur le site de la grotte du Pont d'Arc.
 
B1.5 Exemples de projets de recherche collaboratifs du CREER

  • Le projet EPTB Vistre : Trajectoires socio-écologiques et historiques de la plaine du Vistre (du XVIIIème siècle à aujourd’hui) : Pour penser le passé et le futur d’un fleuve côtier méditerranéen (en lien avec la thèse de Ghita SERRHINI NAJI). Objectif L’objectif est de rendre manifeste, décrire et interpréter les liens qui existent entre revitalisation, concernement et rapport à l'histoire, de tester comment revitalisation et rapport à l'histoire peuvent renforcer le concernement au Vistre.
  • Le projet ANAPOL : Développement d'un système de traitement innovant des eaux usées urbaines. Les objectifs de ce projet sont de répondre aux nécessités actuelles pour : développer un procédé innovant de traitement des eaux usées à base de bioréacteur membranaire de digestion anaérobique ; ajuster les conditions opératoires du bioréacteur à membrane anaérobie pour favoriser l’élimination ; développer des méthodes de caractérisation pour assurer le suivi des micropolluants ciblés (médicaments et perfluorés) mais également de leurs principaux produits de dégradation dans les différentes matrices du bioréacteur afin de pouvoir évaluer les performances du traitement considéré ; déterminer la toxicité des produits de transformation identifiés afin d’évaluer les effets et de les corréler avec les mesures physico-chimiques.
  • Le projet SODEMASS 2 : La combustion de la biomasse est une source majeure de particules fines (PM) dans l'air ambiant. A ce jour, la discrimination des sources « chauffage résidentiel au bois » et « brûlage de déchets verts à l’air libre » (feux de jardin) reste difficilement réalisable. En effet, même si cette dernière pratique est fortement réglementée sur le territoire français, et dans de nombreux autres pays européens, elle est encore largement usitée et son impact sur les concentrations de particules dans l’air ambiant n’est pas bien évalué. Le récent projet SODEMASS, et les travaux de thèse de Camille Noblet (2021), ont permis de mettre en évidence et d’identifier des marqueurs moléculaires caractéristiques du chauffage résidentiel au bois et du brûlage de déchets verts de jardin à l’air libre. Le projet SODEMASS 2 en constitue la suite naturelle, avec pour objectif principal d’obtenir une distinction effective et une détermination des contributions aux concentrations de PM de ces deux sources dans l’air ambiant.
  • Dans le cadre du PEPR Sous-sol Bien commun : PC1 anticipation, les futurs de l’utilisation du sous-sol français (2023-2027) : En partenariat avec le CSI et le BRGM, ce projet de recherche analyse les capacités projectives des acteurs dans le futur incertain des usages des ressources du sous-sol. Au confluent de la sociologie des sciences et des techniques, de la géographie sociale et de la sociologie politique, le projet repose sur l’hypothèse selon laquelle les acteurs concernés par la question de l’exploitation de ressources s’inscrivent dans des rapports différents au futur selon les savoirs et les instruments qu’ils mobilisent pour le faire émerger, le quantifier, le rendre racontable ou maitrisable. Ces instruments (modèles, scénarios, normes et règlements, analyses coûts/bénéfices par exemple) donnent des prises différentes sur le futur en raison de leur épistémologie, des hypothèses sur lesquelles ils reposent, des technologies qu’ils envisagent ou encore des territoires qu’ils considèrent. Le projet étudie ces instruments, leur historicité, pratiques, controverses associées, ainsi que la manière dont ils informent ou prescrivent des formes d’action publique à l’égard du sous-sol.
  • BIOKARST – Développement de BIO indicateurs pour la qualité des eaux souterraines en milieu KARSTique (2023-2025) : Dans les zones karstiques, les eaux souterraines peuvent circuler dans des grottes et avoir des régimes très intermittents. Cela rend impossible le suivi de l’état biologique de l’eau avec les méthodes d’échantillonnage classique. Pour pallier ce problème, nous développons des bio-indicateurs. Des substrats artificiels (billes d’argile) sont déployés dans des systèmes karstiques exposé à différentes sources de pollutions (échantillonner les communautés microbiennes).
  • CEDRE ES2 : Le Laboratoire des Sciences des Risques a accueilli, du 20 au 22 juin 2023, une formation à la gestion de crises dédiée aux collectivités, industriels et acteurs institutionnels. Cette formation, co-organisée par IMT Mines Alès, le Cedre, et ES2 est basée sur un ensemble de retours d'expérience portant sur des crises liées aux pollutions de la ressource (eau de surface, souterraine, ou de distribution). Cette formation a pour objectif d'identifier les bonnes pratiques et les axes d'amélioration dans la conduite opérationnelle d’une gestion de crise ; comprendre le fonctionnement des différents acteurs de la gestion de crise (services de l’Etat, collectivités, opérateurs publics et privés, …) ; mieux gérer la communication de crise, y compris vis-à-vis des réseaux sociaux et des médias du direct puis organiser et gérer efficacement une cellule de crise. Un exercice de gestion de crise, dans la plateforme Simulcrise avec le soutien Riscrises, a permis aux personnes formées de tester leurs nouvelles connaissances.
  • LabOVivant(s) : La partie cévenole de la Communauté de Communes Causses Aigoual Cévennes vit une situation de vulnérabilité liée à l’eau (sécheresses, inondations) contraignant le maintien et le développement de certains villages. Par la mise en œuvre d’un “laboratoire vivant” mobile, structuré autour d’espaces et d’objets hydrosociaux (infrastructures, patrimoines) présents sur le territoire, ce projet de recherche vise à accompagner la transformation des pratiques des habitants pour adapter et renouveler leurs « modes d’habiter » dans ce territoire en manque d’eau. En partenariat avec l’UMR G-EAU et l’UMR Espace, cette recherche participative et interdisciplinaire s’appuiera notamment sur la reconstitution historique de la trajectoire sociohydrologique du territoire, une enquête géosociologique et ethnophotographique sur les rapports (physiques et sensibles) des habitants à l’eau, un suivi quantitatif collectif de la ressource en eau, ainsi qu’une modélisation participative de scénarios pour aboutir à l’émergence de nouveaux communs autour de la gestion de l’eau. Cette expérimentation permettra le développement d’outils à disposition des acteurs de territoire pour mieux gérer ces crises permanentes ainsi que l’animation d’une dynamique territoriale d’innovation pour l’identification de solutions sociotechniques autour d’espaces et d’infrastructures d’eaux.
  • Projet CITEPH-SAMi : Dès qu’une pollution aquatique est identifiée, il est nécessaire que le type de polluant incriminé soit identifié rapidement afin d’adapter au mieux les moyens de lutte et d’anticiper les dangers et d’évaluer au mieux les conséquences potentielles sur les personnes, les biens et l’environnement. Pour cela, le prélèvement (ou échantillonnage) du polluant fait partie des premières mesures à engager rapidement sur le site de la pollution. Or, différents acteurs ayant des compétences diverses sont susceptibles d’aller effectuer la reconnaissance et les prélèvements sur site : agents du SDIS, gendarmes, agents de l’OFB, gardes du littoral agents communaux. Il apparait aujourd’hui à travers les différents retours d’expérience d’accidents passés que l’échantillonnage en cas de pollution aquatique présente plusieurs difficultés. Le projet CITEPH SAMI, coordonner par le CEDRE en collaboration avec l’ENSTA Bretagne et la société NKE Instrumentation a pour objectif le développement d'une mallette de prélèvement pour fiabiliser l’échantillonnage du polluant en proposant une méthode et un outil adapté à des personnes non expertes de l’échantillonnage.
  • Projet MANIFESTS : A l’instar des pétroliers et leurs marées noires, les chimiquiers accidentés libèrent jusqu’à plusieurs tonnes de substances liquides nocives et potentiellement dangereuses. La nappe générée en surface peut dériver sur l’eau, mais également s’évaporer sous forme de nuages gazeux toxiques, inflammables, voire explosifs. Le projet MANIFESTS a regroupé un consortium international d’instituts de recherche, parmi lesquels IMT Mines Ales. Dans le cadre de ce projet européen, les scientifiques ont cherché à mieux comprendre le comportement de ces substances une fois déversées dans les océans, afin de réduire le risque encouru en intervention par les autorités maritimes dans leur lutte contre la pollution. Les équipes d’IMT Mines Alès ont donc développé un jeu sérieux dont le but est d’identifier des « pollu-criminels ». Dans la peau d’un inspecteur, les joueurs et joueuses doivent identifier un polluant en fonction de ses caractéristiques physico-chimiques, de son comportement dans l’eau ou dans l’air, et de sa toxicité. Le jeu démontre que l’identification et les risques associés à un produit dépendent de nombreux paramètres qui vont également déterminer les méthodes d’intervention adaptées. Une démonstration réussie en a été faite lors de la réunion de clôture du projet à Bruxelles en mars 2023, et une mise en ligne est prévue afin de valoriser cette preuve de concept.

 
B1.6. ChaireHydr.IA

Face à l'intensification des événements extrêmes, IMT Mines Alès, pionnière de l'intelligence artificielle appliquée à l'hydrologie, a uni ses forces à SYNAPSE pour créer le laboratoire commun Hydr.IA, soutenu par l'ANR. Ce partenariat vise à développer des outils de prévision toujours plus précis, grâce à l'exploitation de données hydrologiques de haute qualité. En collaboration avec l'Université de Montpellier, le CNRS et l'IRD au sein de l’Unité Mixte de Recherche HydroSciences Montpellier, les chercheurs d'IMT Mines Alès contribuent à renforcer la résilience des territoires face aux risques d'inondation.

C.    Gestion environnementale du campus
 
C1. Disponibilité de la ressource en eau sur les sites

L’école met à disposition de tous des fontaines d’eau potable et dans tous les bâtiments il y a plusieurs points d’eau. L’établissement dispose de son propre restaurent collectif (en propre et non pas sous la forme d’une prestation extérieure) avec des fontaines d’eau potable disponibles, cette eau peut être à température ambiante ou très fraiche.

C2. Politique de gestion durable de l’eau

L’école fonctionnement entièrement sur le réseau d'adduction et de traitement urbain d’Alès. Elle a consommé 6763 m3 d’eau en 2023 (en hausse par rapport à 2022, du fait d’une présence sur site accrue après la période de crise sanitaire dû au COVID-19).

Les espaces verts de l’école ont été repensés avec des plantes locales adaptées à des sécheresses, en vue de l’arrêt de l’arrosage des espaces verts des campus dans le cadre de mesure d’économie des usages de l’eau. Dans les bâtiments, des mesures sont prises pour réaliser dans les différents points d’eau, telles que l’installation de chasses différenciées dans les toilettes avec réduction des quantités d’eau utilisées à chaque utilisation, ou la mise en place de mousseurs, de brise-jet sur les robinets, ou de robinets poussoirs. Le campus de Croupillac a été équipé de bassins de retenue du premier flot des eaux pluviales qui permet d’éviter la dissémination dans l’environnement des eaux pluviales polluées des voies de circulation. L’aménagement en cours du campus de Croupillac tend à diminuer les surfaces étanches, limitant ainsi les risques d’inondation. Les effluents aqueux de l’école sont tous traités par la station d’épuration (STEP) du Grand Alès ; il n’y a aucun rejet direct par l’école dans le milieu naturel.

La STEP du Grand Alès est récente : elle a été mise en service 2003 et répond aux normes en vigueur. Les informations sur son état, son fonctionnement et sa conformité sont disponibles publiquement sur le site « Eaufrance », qui est un service public d’information sur l’eau et les milieux aquatiques, géré par le ministère chargé de l’environnement et l’agence française pour la biodiversité. La STEP prévoit un traitement secondaire, une dénitrification et une déphosphoration. Les boues issues de ses traitements sont concentrées et partent intégralement en filière de compostage. L’eau propre est quant à elle rejetée dans le Gardon d’Alès et sa qualité est contrôlée. Tous les contrôles annuels ont été conformes (abattement DBO5, abattement DCO, abattement Ngl, abattement Pt). Les contrôles en équipement, en performance et en réseau de collecte sont également conformes.

Dans les laboratoires, les effluents liquides contaminés (chimiquement, biologiquement, radiologiquement) ne sont pas éliminés dans les canalisations courantes mais sont traités de façon spécifique : soit ils font l’objet d’un traitement préalable in situ permettant de respecter les normes des rejets et sont alors rejetés, soit ils sont traités en tant que « déchets dangereux » et sont alors éliminés dans des filières dédiées (ODD12).

L’inventaire des produits chimiques associés à leur fiche de données de sécurité permet un suivi jusqu’à leur élimination par une filière agréée. De même, les fluides de coupe (machines-outils, découpe par jet d’eau) générés par les plateformes technologiques sont traités par la filière d’élimination adaptée. Chaque usager dans un laboratoire est informé qu’avant tout rejet dans les canalisations d’eau usée, il doit s’assurer de la non-toxicité pour l’environnement. En cas de doute, il s’informe auprès de la personne compétente en risque chimique et la personne compétente en déchets de laboratoire. Lors de la construction de nouveaux bâtiments et des parkings, IMT Mines Ales met tout en œuvre pour permettre l’infiltration des eaux au niveau des nappes phréatiques. Des bassins d’orages vont tamponner les forts arrivages d’eau pluviales pour une réutilisation de ces eaux et pour prévenir les inondations.

C3. Politique de gestion durable des espaces verts

Du fait du positionnement de l’école en ville, il y a globalement peu d’espaces verts sur le campus ni, à plus forte raison, de milieux naturels. Afin de réduire la consommation d’eau, certains espaces en gazon ont été transformés en espaces de plantes méditerranéennes. L’arrosage de ces espaces verts a été intégralement supprimé.

L’entretien, le choix des espèces, et la gestion durable des déchets verts produits ont été confiés à une entreprise d’insertion au travail pour les personnes handicapées. Cette démarche vise à favoriser l’insertion sociale en complément de l’intégration du développement durable. Aucun produit phytosanitaire n’est utilisé sur les campus.

Par ailleurs, dans le cadre de « Campus 2025 » (ODD17), l’école projette de verdir le site de Clavières, en réduisant les espaces dédiés aux véhicules au profit d’espaces verts au bénéfice de tous. À terme, ces nouveaux espaces verts pourraient être préservés sous la forme d’espaces naturels, avec des dispositions liées à la protection de la biodiversité.