L’incendie survenu à Notre-Dame de Paris en 2019 a marqué les esprits, et la restauration de ce bâtiment, témoin de notre patrimoine culturel, a très vite été actée après le sinistre. La volonté de reconstruire la cathédrale pose toutefois la question de la santé structurelle des matériaux actuels, potentiellement mise à mal par l’incendie.
C’est la problématique à laquelle souhaitent répondre les scientifiques membres du projet ANR DEMMEFI. Débuté en 2021, ce projet est porté par le laboratoire I2M (Institut de Mécanique et d'Ingénierie, de Bordeaux), associé au LMDC (Laboratoire Matériaux et Durabilité des Constructions, de Toulouse) et au LMGC (Laboratoire de Mécanique et Génie Civil, de Montpellier, Nîmes et Alès); il s’achèvera en 2025.
L’objectif est de construire le meilleur modèle numérique de la cathédrale (et de ses matériaux) permettant de calculer les performances mécaniques résiduelles post-incendie de l’édifice. L’équipe alésienne, constituée de Marie Salgues, Stéphane Corn, et Florian Stratta (personnels IMT Mines Alès de l’équipe DMS au sein du laboratoire LMGC) a, avec le soutien du laboratoire PCH, mis ses compétences au service de la partie expérimentale du projet, point d’entrée indispensable à la modélisation. Nos chercheurs ont ainsi élaboré les méthodologies d’essais statiques et dynamiques permettant de quantifier les propriétés mécaniques et thermo-physiques d’échantillons de pierre calcaire et de mortier à la chaux exposés à des sollicitations thermiques représentatives. « A travers l’exemple de Notre-Dame de Paris, le projet entend répondre à un enjeu plus global de préservation des monuments en pierre constitutifs de notre patrimoine culturel », précise Marie Salgues.
Le projet a permis de financer un contrat post-doctoral ainsi que deux thèses, dont celle de Colin Guenser (lien : https://www.theses.fr/s320688), ex-élève de notre filière ingénieur de spécialité « Bâtiment », qui a été accueilli à Alès en 2022 pour réaliser cette campagne expérimentale et positionner ses résultats au sein de la communauté scientifique concernée. Marie Salgues et Stéphane Corn co-encadrent la thèse de Colin, qui se poursuit actuellement au LMDC.